Léttré et érudit

Gischia

Peintre, illustrateur, peintre de décors de théâtre.

Lettré et érudit, il avait fait des études poussés de Lettres et d’Histoire de l’Art et d’Archéologie, lorsqu’il se consacra à la peinture en 1923.
De 1923 à 1927 il fut l'éléve d’Othon Friesz puis de Léger, mais en 1927 il part pour les Etats Unis ou il séjourne plusieurs années et abandonne la peinture.
Mais il faut croire que la peinture ne se laisse pas abandonner, car depuis 1936, il fut repris par elle, il n’a cessé de rendre sa présence toujours plus intéressante dans la physionomie de l’art français contemporain.

Le 10 mai 1941, un an après  le déclenchement de l’offensive éclair d’Hitler, il participe à Paris à l’exposition “Vingt peintres de tradition française”, avec Bazaine, Manessier et Pignon, à la Galerie Braun.
Dès lors, il montre ses œuvres dans des expositions collectives, notamment à Paris, aux Salons de Mai et d’Automne et à la Biennale de Venise de 1968. Il expose également régulièrement dans diverses galeries parisiennes ainsi qu’à l’étranger : 1981,1986, 1988, 1991 Galerie d’Art International à Paris, 1985 Rétrospective 1917-1985 au Paris Art Center. 1988 Rétrospective à Zagreb.

Son art est celui d’un cartésien et d’un sage, tout de clarté et de raison. Ce n’est pas tant dans son livre “La sculpture en France depuis Rodin” qu’il se montre, mais bien dans les arts primitifs français qu’il dévoile ses sources les plus profondes et avec quelle lucidité des Romans, il tient la lisibilité, le rythme par l’arabesque, et la composition.

Beaucoup prétendent et non sans quelque fondement apparent, qu’il est victime de cette trop nette conscience, et qu’il est souvent freiné par trop de scrupules spirituels.
L’art comprend certainement une part de Dieu (pour parler comme Gide) un coté manuel instinctif, une inspiration, puisqu’il faut lâcher le grand mot. Mais cette sécheresse de l’art de Gischia n’en demeure pas moins salutaire, dans la perspective qui est la sienne.

Avec Leger et le Corbusier, ce qui le situe, il décora le Pavillon des temps Nouveaux de l’Exposition Universelle de 1937, et il s’accommodait de cette technique architecturée, ou la science prenait le pas sur toute habileté.

De même, il se sent à l’aise pour brosser les décors du Meurtre dans la cathédrale de T.S Elliot ou pour illustrer de bois sévères The phœnix and the turtle de Shakespeare.
Il devient le décorateur attitré de Jean Vilar au théâtre nationale populaire ou il crée en autre les décors pour la mort de Danton de Büchner (1948), Le Cid de Corneille (1949), Lorenzaccio de Musset (1952), Le prince de Hombourg de Kleist (1951), Ruy Blass de Hugo(1954). Il a créé le style de mise en scène de ce théâtre, pour de nombreuse années.

Quant à sa peinture, à partir de 1948, il s’est détaché de la représentation précise de la réalité extérieure pour s’exprimer par courbes qui délimitent de petits quadrilatères aux couleurs vives, dont le potentiel expressif se référent aux gammes colorées de Matisse et de Leger. Jacques Busse

E.BENEZIT: Dictionnaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs.
Edition GRÜND, 1999, P188-189

Bibliographie : Les Muses, t VII, grange batelière, Paris 1972. Dictionnaire de la peinture, le Robert Paris 1975. L’Art du XX éme siècle Larousse 1991, Paris.

Musées : Paris Musée nationale d’art moderne : la lanterne japonaise 1938, Les toiles 1944.