La Mosquée Royale

Je suis la Ville de la Science Et Ali en est la Porte

Sa construction date de la fin du XVIe siècle, et elle est due tout entière à Chah Abbas la Grand, dont elle porte aussi le nom.

Cette œuvre, qui constitue un véritable testament du grand art persan à la fin de la dynastie safavide, possède à la fois la grâce et l’élégance des formes parfaitement maitrisées et la variété des moyens d’expression qui caractérise un artisanat en pleine possession de ses moyens technologiques.

Le décor floral est si luxuriant qu’il se fond presque en un tout homogène. Le contraste est violent entre la minutie des motifs et la rigueur géométrique des structures architecturales. En cela la Mosquée du Shah  constitue un équilibre architectural exceptionnel.

Des arcades couvrent des balcons derrière lesquels se trouvent les cellules des mollahs et de leurs élèves. Le dépouillement des colonnes en grés contraste avec la richesse du revêtement en carreaux de céramique qui recouvre tant les parois que les voutes de la salle. Chaque travée est pourvue d’un petit mihrab qui indique au croyant la direction de La Mecque.

La structure : une cour carrée ou rectangulaire formant quatre façades internes ; au milieu de ces façades s’éleve une grande niche voutée, appelée iwan, et donnant chacune à une vaste salle. Le vaste enclos de la mosquée persane est ordonné selon un plan cruciforme d’une double axialité rigoureuse, et c’est dans cet espace clos que se déploient les revêtements de faïences polychrome. Cependant cet espace à ciel ouvert n’est ni un atrium ni un narthex.

« Nous sommes au cœur de l’édifice. C’est un espace destiné à mettre le croyant en rapport avec la divinité. »

En conclusion on peut affirmer que la mosquée persane, avec sa cour qui symbolise le jardin clos du Paradis, ces quatre iwans qi en sont les grottes fraiches d’ou l’eau ruisselle des stalactites comme de sources éternelles dont jaillissent les quatre fleuves de l’Eden, sa voute céleste qui, en se mirant dans les eaux immémoriales du bassin purificateur, forme une sphère cosmique incluant l’univers dans sa totalité, et enfin son dôme en forme d’Arbre de Vie, aux ramures denses qui projettent une ombre permanente et bienfaisante, suggère bien les villes d’éternité que décrivent les visions mystiques de l’Islam shi’ite.